Introduction

Plus de 2 milliards de personnes dans le monde sont tributaires de sources de bois traditionnelles, telles que le charbon de bois ou le bois ramassé, pour cuisiner. Au Rwanda, cette dépendance est flagrante, puisque 93 % des ménages utilisent ce type de combustibles. Au-delà du travail et de l’argent considérables consacrés à ces ressources, il y a des conséquences environnementales, car la cuisson contribue à 40 % de la pollution de l’air du pays, ce qui se traduit par environ 7 000 décès prématurés par an.

BioMassters est apparu au Rwanda en 2020 avec un objectif clair : révolutionner les pratiques de cuisson en offrant une alternative supérieure au charbon de bois et au bois de chauffage ramassé en utilisant la biomasse de la manière la plus efficace, la plus propre et la plus moderne possible. Cette alternative consiste en des granulés de bois, dérivés localement des déchets générés par des activités telles que la gestion forestière, le reboisement et la production de meubles. Le modèle économique circulaire de l’entreprise permet de réduire considérablement les émissions tout en allégeant les charges financières des ménages. L’initiative est également prometteuse en termes d’atténuation des risques sanitaires liés à la pollution de l’air, avec la possibilité de sauver des vies grâce à la promotion d’un air plus pur.

La révision des méthodes de cuisson rwandaises est essentielle à la réussite de la mission de BioMassters. Cette transformation suppose de s’éloigner des méthodes traditionnelles et d’entrer dans une nouvelle ère marquée par l’introduction du premier fourneau de gazéification de la biomasse de niveau 4 au monde, développé par Mimi Moto, partenaire de BioMassters. Cette nouvelle version du poêle est fabriquée entièrement au Rwanda, ce qui témoigne de l’engagement de l’entreprise en faveur de la production locale, du transfert de connaissances, de la création d’emplois et du développement durable. Grâce à cette technologie testée et éprouvée, le projet a été reconnu comme l’un des rares projets de poêles compensateurs de carbone de qualité par les chercheurs de l’université de Californie à Berkeley.

Notre soutien

Même avec sa technologie de pointe, BioMassters axe son modèle d’entreprise sur la vente continue de granulés de combustible aux clients plutôt que sur la vente ponctuelle de fourneaux. Compte tenu du coût initial de la fabrication et de l’installation des fourneaux, ce modèle d’« outil et combustible » nécessite des capitaux importants et n’est pas facile à mettre en place. Confrontée à la difficulté d’obtenir un investissement de départ, BioMassters a sollicité l’aide de GET.invest.

Dès le départ, les conseillers du GET.invest Finance Catalyst ont pu examiner et soutenir la mise à jour du modèle financier de l’entreprise, notamment en réalisant une analyse d’évaluation. Ils ont ensuite présenté BioMassters à son partenaire d’emprunt Charm Impact, qui a depuis octroyé trois prêts, permettant un investissement de 400 000 euros. En outre, les conseillers ont aidé BioMassters à mettre en place une collaboration innovante avec FairClimateFund dans le domaine des crédits carbone, en donnant des conseils sur les conditions de la collaboration, sur la base d’une analyse du marché.

En s’associant aux crédits carbone, BioMassters a été en mesure de faire évoluer son modèle d’entreprise d’une approche de paiement à l’utilisation à une approche de subventionnement des coûts des poêles par les revenus du carbone et les marges des granulés de bois. Ce changement a permis à l’entreprise d’offrir à ses clients un prix initial abordable pour ses poêles. En outre, le projet de BioMassters est pionnier en ce qui concerne l’intégration des remboursements en espèces aux clients finaux dans le cadre d’une initiative de crédit carbone, rendue possible grâce à son partenariat certifié Gold Standard avec FairClimateFund.

Résultat

Depuis son partenariat avec GET.invest, BioMassters a atteint des étapes importantes. L’entreprise a réussi à prouver son concept et a obtenu une deuxième transaction de vente de crédits carbone, pour un montant total de 300 000 euros par l’intermédiaire de FairClimateFund. En plus, elle a obtenu de nombreuses subventions qui facilitent le déploiement de son modèle de poêle. Au cours des 12 derniers mois, BioMassters a obtenu environ 1 000 000 d’euros de financement, et la société est actuellement en train d’effectuer un tour de table de pré-série A visant à réunir 2,6 millions d’euros, avec un objectif clair de rentabilité.

Avec un effectif dépassant désormais les 50 employés dans les emplois verts, BioMassters se prépare à l’expansion, y compris à l’établissement d’une deuxième usine de granulés. L’entreprise joue notamment un rôle central dans un groupe d’impact financé par l’Agence néerlandaise pour l’entreprise (RVO) et baptisé Partners in Pellets (Partenaires dans les granulés).

La philosophie de BioMassters repose sur la conviction que les revenus du carbone doivent bénéficier directement aux personnes qui utilisent les poêles et génèrent ainsi des crédits. Par conséquent, pour 100 kilogrammes de granulés achetés, les clients reçoivent un paiement en monnaie mobile d’environ 2 euros. Cette initiative ne fournit pas seulement des incitations financières, elle sensibilise également à la transition vers des technologies de cuisson plus écologiques au Rwanda.

Exclusion de responsabilité : Cette histoire a été mise à jour en Septembre 2024